Un simple feu de cave au départ…
Le 16 septembre 2019, un incendie se déclarait au niveau -2 du bâtiment B22 de l’Université de Liège (Sart-Tilman). La turbine d’une chambre de culture avait surchauffé. Le feu se limitait au -2 mais des suies s’étaient répandues dans l’ensemble du bâtiment.
Un sinistre sans grande importance de prime abord. Pourtant, une trentaine d’ouvriers d’ASP Groupe, société wallonne spécialisée dans la décontamination après sinistre, s’y sont relayés quotidiennement durant trois mois afin d’assainir et décontaminer ce bâtiment abritant des équipements de pointe.
Mandatées par Ethias, les équipes d’ASP mettaient en place, 48 heures seulement après l’incendie et en concertation avec les services techniques de l’Université, un plan d’actions permettant de rendre au bâtiment son pristin état grâce à l’utilisation de diverses techniques spéciales maîtrisées par nos équipes.
Ainsi, la première des missions a été de repérer les zones où le taux de chlorure apparaissait comme élevé. « Du nitrate d’argent a ainsi été versé sur diverses canalisations qui ont ensuite blanchi. Selon la rapidité de la réaction, nous avons pu déterminer, essentiellement autour de la zone sinistrée du niveau -2, des taux élevés ce qui signifiait qu’une corrosion importante était survenue en 48 heures seulement. Nous avons également projeté une huile protectrice pour stopper la corrosion dans les inox », explique Jim Quittelier, chef de projet chez ASP.
Les équipes se sont dès lors attelées à nettoyer toutes les suies du -2 afin d’éviter l’aggravation de l’oxydation. L’ensemble des sols du bâtiment ont également été prétraités afin d’éviter une incrustation des suies, action qui permettait aussi d’atténuer, tant au niveau visuel que psychologique, l’importance du sinistre.
Le matériel de pointe, se trouvant aux différents étages, a été traité avec soin. Un cluster de calcul et un microscope, pour ne citer que ces deux équipements, ont été démontés, nettoyés et remontés. « D’une façon plus générale, là, ou il y avait un doute, nous avons ventilé puis placé des déshydrateurs afin que le taux d’humidité descende en dessous de 30% pour éviter toute corrosion. Un local de décontamination, installé au -1, permettait de nettoyer le petit matériel électronique acheminé par chariot monte-charge. L’espace contenait également une salle bâchée chauffée à 35 degrés avec déshydrateur pour décontaminer les différentes pièces à l’eau. »
La plus impressionnante des opérations s’est cependant déroulée le week-end des 30 novembre et 1er décembre. ASP disposait de 48 heures pour intervenir sur la zone même du sinistre dont une sous-station électrique de 15.000 volts, mise hors tension pour les besoins de la cause.
Les chambres froides et de culture de même que les diverses installations électriques avaient été protégées permettant dès lors aux 23 personnes réquisitionnées pour cette mission contre le chrono d’entrer en action et d’intervenir sur les plafonds noircis, les installations couvertes de suie sans oublier le nettoyage dans les moindres recoins de la sous-station électrique également touchée par les suies.
« L’opération la plus stressante, la plus impressionnante et la plus technique assurément. Le dimanche à 17 heures tout devait être terminé en ce compris la sous-station. Il fallait être organisé pour tout démonter, décontaminer, sécher et remonter sur 48 h… » Challenge relevé !
L’ensemble des opérations a été achevé en mai 2020 par la décontamination de la bibliothèque.